Hymne de la CEDEAO

La célébration du 25ème anniversaire de la CEDEAO avait réuni l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté dans la capitale nigériane le 28 mai 2000. La nécessité, pour l’Organisation communautaire de se doter d’un hymne reflétant notre idéal commun au-delà de nos riches diversités ainsi que l’inclination de nos nations respectives à marcher ensemble vers l’unité, la paix et la prospérité avait été formulée auparavant par les dirigeants de la CEDEAO. Un appel à candidature avait été lancé dans tous les Etat membres en vue de sélectionner le texte qui exprimait le mieux cet idéal. A l’issue d’un examen des 65 textes en compétition, un jury, composé d’experts en musique et en lettres, venus de sept des quinze pays de la Communauté, a choisi le texte proposé par le Colonel Fallou WADE, comme hymne de la Communauté.

Le 28 mai 2000 à Abuja, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont approuvé ce choix, inscrivant ainsi et pour l’éternité, le virtuose sénégalais dans la galerie des éminences de l’intégration sous régionale.

Le 23 septembre 2020, le parcours de cet homme discret, humble, croyant et toujours lucide malgré les inestimables succès qu’il a remportés a été stoppé net par la mort à l’âge de 74 ans. Enorme perte s’il en fut ! Pour le Sénégal, pour la sous-région, pour l’Afrique, pour l’Art et par conséquent, pour le Monde ! L’Art, a-t-on dit, est un antidestin : s’il est toujours l’œuvre d’ un mortel, ce dernier accède à l’immortalité à travers cette œuvre. La CEDEAO ne devrait donc jamais manquer de célébrer le Colonel WADE dont l’œuvre fait et fera encore vibrer les cœurs des 400 millions de citoyens de la Communauté.

De tous les témoignages rendus à l’occasion du décès du Colonel, aucun, à mon sens, n’a égalé celui fait par le journal sénégalais Le Quotidien, dans sa livraison du 24 septembre 2020. En voici quelques extraits.

« Il y a des hommes qui ne meurent jamais ! Ils ne disparaissent pas car leurs œuvres seront à tout jamais gravées dans la mémoire collective. Le Colonel Fallou Wade en fait partie. Celui qui a donné 41 de ses 74 années d’existence à l’Armée Sénégalaise a rendu l’âme ce mercredi. Une immense perte pour le Sénégal mais particulièrement pour la musique.

La musique sénégalaise perd un monument. Le Colonel Fallou Wade a tiré sa révérence ce mercredi 23 septembre 2020 à Dakar. L’officier militaire est décédé à l’âge de 74 ans. Il laisse ainsi  un riche héritage derrière lui. En effet, si le traditionnel défilé du 4 avril a atteint ce niveau de notoriété, c’est en partie grâce à ce monsieur qui a donné 41 ans de sa vie à l’Armée Sénégalaise. Aux baguettes de la Musique principale des forces armées, le colonel Wade a marqué d’une pierre blanche la célébration de l’accession à l’indépendance du pays. Formé à l’ombre du lieutenant-colonel Jean Avignon, premier chef de la Musique principale des Forces armées entre 1966 et 1978, le Colonel Wade est également diplômé du Conservatoire militaire de musique de l’Armée de terre en France. Par la suite, il va effectuer une tournée de concerts sous la houlette de son mentor dans 40 villes de France entre 1970 et 1972. Dans sa biographie, l’on apprend également que le colonel musicien a eu à fréquenter le Conservatoire supérieur de musique de Paris et l’Opéra de Paris pour des études instrumentales (Cor d’harmonie), d’écriture musicale et de direction d’orchestre. Cette expertise va lui valoir de nombreuses distinctions, mais également lui permettre d’être l’auteur de compositions qui ont marqué les esprits comme Ninki nanko ou Diaby diaby.

En 2004, il est choisi dans le jury international mis en place dans le cadre de la conception de l’hymne de l’Union africaine. Au final, c’est également lui qui est retenu pour être l’arrangeur de cet hymne. Quand l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a voulu créer un hymne de la Renaissance africaine, il écrit les paroles et confie au Colonel Wade le soin d’harmoniser et d’orchestrer l’hymne. Ce dont le Colonel Wade s’acquitte de main de maître. Alors qu’il tient les rênes de la Musique principale des Forces armées, il fait profiter de son expérience les Armées de plusieurs pays voisins comme la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Incorporé dans l’Armé le 15 octobre 1965, le Cl Fallou Wade était déjà chevalier dans l’Ordre national du mérite, l’Ordre du lion, l’Ordre national du mérite français et commandeur dans l’Ordre national du Lion ».

Qu’il continue de reposer en paix !

                  COLONEL FALLOU WADE

            Créateur de l’hymne de la CEDEAO

HYMNE DE LA CEDEAO

 

Etats d’Afrique de l’Ouest, soudés par l’histoire,

Voilà que libérés des chaines de la captivité,

Glorieux furent les royaumes du passé !

De mystère, point,

Ta trajectoire ira loin.

De l’océan aux forêts arrosées et par la savane,

Œuvrant main dans la main,

Grand espace ou petit lopin

A pas allègres ira la CEDEAO !

Paix, union et justice dans la société

Pour des cultures intégrées et la liberté !

Aux femmes et aux enfants le flambeau de l’avenir,

Richesses humaines et naturelles, support de notre devenir,

Oh Afrique Occidentale, notre {région-Etat}

Sur ton socle repose une union d’éclat !

De mystère, point

Tes pas t’ont déjà portée loin.

Des bords de l’océan au désert et par la savane

Grand espace ou petit lopin

Tous ensemble, main dans la main

Eternels et allègres seront tes pas, toi CEDEAO 

 

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